Le fondateur de Telegram Pavel Durov, mis en examen à Paris pour complicité d’activités criminelles, a reconnu devant les juges d’instruction avoir « pris connaissance en garde à vue de la gravité des faits » reprochés à sa plateforme et promis d' »améliorer » sa modération.
Lors de sa mise en examen fin août, Pavel Durov avait d’abord mis en cause le défaut d’alerte français, selon des déclarations obtenues samedi par l’AFP.
Et il a assuré avoir toujours été « disponible et prêt à répondre à toutes les demandes « émanant de la France. D’ailleurs, Pavel Durov assure que les « autorités françaises », y compris « le cabinet du président, le consul de France à Dubaï » voire « un agent de la DGSI », les renseignements intérieurs, connaissaient son « compte personnel Telegram » et son « lieu » de résidence.
L’agent de la DGSI se serait dit satisfait de la coopération de Telegram mais d’autres services enquêteurs ont d’après lui sollicité des « adresses e-mail erronées ».
A chaque signal, « je faisais de mon mieux » pour répondre « à la hauteur », a assuré le milliardaire de 40 ans.
En France, Telegram affirme avoir répondu à 4 demandes judiciaires au premier trimestre 2024, contre 673 pour le dernier. Selon des données rassemblées par des internautes que Telegram n’a pas confirmées à l’AFP, une progression comparable est visible dans une grande majorité de pays.
Sur les six premiers mois de 2024, à l’échelle mondiale, Telegram a délivré « des informations d’identification (…) concernant plus de 10.000 utilisateurs », selon M. Durov.
« Ce n’est pas beaucoup au regard » de vos 950 millions d’utilisateurs revendiqués, lâche un magistrat instructeur.
Les juges doivent réinterroger en détail M. Durov, qui doit fournir des documents justificatifs. Sollicité, Me David-Olivier Kaminski, son avocat, n’a pas répondu.
Telegram a indiqué à l’AFP que la messagerie « coopère avec les autorités judiciaires dans le monde depuis 2018, fournissant des informations sur les criminels lorsqu’il est sollicité par des requêtes valides et par l’intermédiaire des bons canaux de communication ».
AFP